Fallout Effect
On ne saurait comparer The Outer Worlds à Mass Effect simplement du fait de son contexte spatial, d’autant qu’on est dans un style d’univers et un contexte totalement différent. Loin de l’univers peuplé d’aliens du jeu de Bioware, dans The Outer Worlds on se retrouve dans le système solaire d’Halcyon colonisé par l’humanité quelques décennies plus tôt et dirigé par des méga corporations plus intéressées à maximiser leurs profit qu’à prendre soin de leur population. Mais l’un des deux vaisseaux coloniaux a mystérieusement disparu au moment de la colonisation au point de devenir une légende, jusqu’à ce que le joueur reprenne conscience à l’intérieur, réveillé par un mystérieux scientifique qui lui donne pour but de découvrir le mystère de cette disparition et les dangers qui se trament au cœur du système.
Loin donc, de la grande fresque épique !
Là où The Outer Worlds va se rapprocher de Mass Effect c’est par contre par son design et sa structure. Passé une première planète qui fait office d’introduction, on obtient ainsi son propre vaisseau nous permettant d’explore le système solaire et d’aller de planète en planète : certaines offrant des zones ouvertes à explorer, d’autres des lieux plus restreints ou tout simplement des colonies. On a donc une structure qui évoque bien plus les jeux Bioware que les jeux Bethesda, d’autant qu’on se retrouvera très vite rejoint par des compagnons avec qui on peut papoter tranquillement à bord de son vaisseau, mais aussi aider à réaliser une quête personnelle.
De ce fait que ceux qui s’attendaient à un gros monde ouvert comme dans les derniers Fallout risquent d’être déçu malgré la liberté évidente dans les zones les plus grandes et l’ordre pour effectuer les missions car ce n’est pas le focus premier du titre. L’exploration n’est pas en reste : les plus gros zones offrent beaucoup de choses à voir et il y a même un côté « gameplay émergeant » où l’on se trouve à deviner ce qui a pu se passer à tel ou tel endroit qui n’est pas déplaisant, mais il s’agit d’un jeu Obsidian et on voit bien que l’aspect le plus important du titre est bein au niveau des choix offerts.
Choix au niveau du gameplay déjà : les possibilités sont nombreuses : on peut s’orienter vers les corps à corps (avec dans ce cas là du combat que ne sont pas évoquer The Elder Scrolls), ou faire un personnage spécialisé au tir à distance qui abattra toute cible au fusil à lunette en ralentissant le temps sans jamais être mis en danger… ou bien faire un personnage qui mettra en avant la discrétion et les compétences de dialogues pour éviter le maximum de combat. Le choix est présent même si pas assez poussé sur certains points notamment au niveau des combats en demi-teinte avec un système qui ne semble pas assez poussé dans ses capacité et l’effet des compétences, rendant son utilité pour le moins discutable sur la durée, quand il est plus facile de tirer dans le tas dans se fatiguer avec toutes les possibilités offertes.
Mais la grande réussite du jeu vient comme souvent chez Obsidian de par la qualité des dialogues et des très nombreux choix qui sont présentés. Comme dans les habitudes du studio, les caractéristiques et les compétences influeront les dialogues, au point de retrouver comme dans les vieux Fallout des dialogues parfois spécifiques pour un personnage « stupide » (le plus drôle étant de le cumuler à des compétences techniques élevées pour des réponses parfois… surprenantes !). Loin d’être anecdotique ces choix auront surtout un réel impact sur le déroulement du scénario, modifiant parfois l’ordre des lieux qui s’ouvriront à vous (et qui peuvent parfois d’ouvrir de diverses façon), et pouvant aller jusqu’à influencer le déroulement final. Le tout va même plus loin que ça car les choix ne résument pas uniquement aux dialogues mais aussi à vos actions : vous avez envie de tuer tout le monde et de ne laisser aucun PNJs que vous croiserez en vie ? Etonnamment c’est possible et les développeurs ont pensé un tas de moyen à continuer à avancer même si vous tuez tout le monde ! Impressionant de bout en bout !
Il reste quelques imperfections néanmoins : on aimerait que les compagnons soient un peu plus développés (on a vite fait le tour des discussions à bord du vaisseau malheureusement, et c’est d’autant plus frustrant que les personnages sont tous très attachants), et devant la quantité de possibilité, on en vient parfois à voire les moments où on aimerait que ce soit plus développé (par exemple la première ville voit les personnages réagir à la tenue du joueur… un aspect très sympathique mais qu’on ne retrouve pas plus tard à d’autres moment qui l’auraient permis)
Mais au final c’est un reproche pour le moins minime à effectuer. Obsdian développe un univers intéressant, et si j’évoquait plus haut qu’on était loin du souffle épique d’un Mass Effect c’est plutôt à voir comme une qualité car on est dans un type d’histoire plutôt rafraîchissant pour le genre. On croise de nombreux personnages intéressants et haut en couleur, et on rit parfois de bon cœur devant les dialogues mais sans voir le titre pour autant sombrer dans la parodie ou l’excès de caricature.
Et quand arrive la séquence finale (qui dans la tradition du studio nous montrera l’impact des choix du joueurs sur les lieux traversés), on n’a que pour envie de retourner voir ce que nous réserve le système Halcyon