Children of Morta

Un Rogue-Like en Pixel-Arts ? Disons que l’idée d’un jeu d’action-RPG genre hack’n slash n’est plus tellement à la mode, et rajouter du pixel art ne semble pas vraiment le truc à susciter un intérêt particulier.
Pourtant Children of Morta a su renouveler quelque peu ce genre moribond, avec quelques petits éléments originaux rendant l’ensemble plutôt plaisant.

Le Pixel Arts c’est moche… mais ça peut ne pas être désagréable à l’oeil

Visuellement, Children of Morta se présente comme une sorte de Diablo, avec une bonne surcouche scénarisée, sur fonds de gros pixels.

Disons-le tout net, je ne suis pas DU TOUT un fan du Pixel-Art. Ayant vécu les débuts de l’expansion du jeu vidéo micro, j’ai eu droit à mon compte de jeux en 320×200, avec des pixels suffisamment hideux et grossiers pour neutraliser toute tentative des graphistes de rendre identifiables des éléments du décors, ou de rendre une expression du visage réaliste ou de permettre une immersion malgré les trésors d’ingéniosité parfois déployés.
Le pixel c’est carré, c’est moche, et l’amélioration de la résolution de nos machines a été un soulagement pour les joueurs, et a surtout libéré la créativité de nombreux talents.
Alors oui, on parle d’une période qui dégage une certaine nostalgie chez de nombreux joueurs, mais non pas en raison de gros pixels ou des trésors d’ingéniosité qui étaient déployés à l’époque pour avoir une image potable, mais plutôt en raison de mécanismes de jeux innovants à l’époque, et surtout de styles de jeux devenus aujourd’hui rarissimes ou carrément disparus, sacrifiés sur l’autel de l’accessibilité ou du grand public.

De l’exploration…

Alors quand on nous annonce un jeu en Pixel-Art, il ne s’agit le plus souvent pas d’un choix artistique veillant à retrouver la saveur de jeux d’antan, mais trop souvent d’un cache misère, afin de dissimuler le manque de talent ou le maigre budget du studio.

Children of Morta est en Pixel-Art, mais il faut reconnaître que le travail a été bien fait. On reconnaît le magnifique travail accompli dans la zone de départ (la maison des Bergson qui sert de hub avant de partir en mission est jolie et détaille), et on constate volontiers le travail effectué aussi dans les animations. Bref, l’ensemble est relativement agréable à l’œil. Après, voila… mis à part des contraintes budgétaires, je ne vois toujours pas l’intérêt de ce choix.

Home Sweet Home…

Au niveau du gameplay, Children of Morta est à la fois un action-RPG hack’n slash, et un rogue-like. Autrement dit, vous partez d’une zone de départ, la maison des Bergson, et il vous faut explorer des cavernes ou autres zones de combat, pour déquiller des tonnes de monstres, prendre des niveaux, revenir, obtenir de nouvelles compétences et explorer plus avant.

Chaque partie vous fera progresser, jusqu’à ce que le donjon soit terminé, en arrivant à son terme ou à la mort de son personnage. Pourtant, la mort d’un personnage n’est jamais permanente,elle ne fait que vous revenir dans le foyer de cette famille d’aventuriers et vous pouvez choisir d’incarner un autre membre de la famille entre deux parties.

La famille Bergson et ses personnages de classe différente à incarner

C’est cette faculté d’incarner des membres différents de la famille qui est bien spécifique à ce titre. Alors que la progression se déroule pour son personnage et que les compétences sont débloquées, chaque « run » permettra d’incarner l’un des membres au choix de la famille.

Chacun des membres, qui se débloqueront au fur et à mesure de l’avancée de l’histoire aura ses capacités spécifiques : des attaques à distance, des sorts, des blocages, des étourdissements, des esquives et des compétences passives… Tout y est et sera implémenté de manière harmonieuse.

Le père, sera un tank, guerrier avec épée et bouclier, la fille, une archère, Kevin, un assassin, Lucy une magicienne de feu, et les deux derniers seront l’un un adepte des arts martiaux et de dernier le grosbill qui écrase ses ennemis à coups de marteau.

Baston !

La progression des personnages débloquera des points de compétences et des attributs, et une barre de rage permettra d’accroître l’efficacité de ces compétences. On est en territoire connu, mais le tout est plutôt efficace.

Avec des objets de boost disséminés ça et là, des mini énigmes, et de véritables éléments scénaristiques disséminés dans les niveaux, l’exploration sera plutôt intéressante d’autant plus qu’un mode coopératif sur le même écran est déjà disponible (on attend encore le mode coopératif en ligne qui va bientôt venir).

Entre chaque partie, le joueur se retrouve dans la demeure des Bergson, où se trouve la possibilité d’améliorer ses armes, mais aussi de débloquer certaines compétences au vu de l’expérience récoltée. C’est aussi et surtout l’endroit où l’aspect narratif se développera puisque pratiquement entre chaque partie avec une voix off décrivant les sentiments, les dialogues et l’histoire globale du titre.

Bref, Children of Morta est plutôt une bonne surprise, l’un de ces jeux que l’on attendait pas, et qui saura satisfaire les adeptes du genre. Il ne révolutionne pas vraiment la formule, ne rend pas moins répétitif le genre, d’autant plus qu’il manque cruellement de diversité dans les ennemis dans la première partie du jeu, mais ce qu’il fait, il le fait bien.
Si vous souhaitez passer quelques heures à défourailler du monstre sans trop réfléchir, avec une histoire sympathique et l’option trop rare de jouer à deux sur un même écran, je ne saurai que vous conseiller ce petit jeu sympathique. Après ne vous attendez pas non plus au jeu du siècle.

Notes

Graphismes et sons : 3/5
C’est visuellement correct. Du pixel art, mais plutôt réussi notamment dans ses animations.

Interface de combat : 3/5
Le principe du hack’n slash ne peut pas atteindre par nature des sommets dans les notes, mais il faut reconnaître que ce dernier est plutôt réussi et riche dans le genre.

Scénario : 4/5
Le mal arrive, on ne sait trop d’où, c’est basique, mais on souligne l’effort de développement des personnages et l’aspect narratif fouillé, ce qui est inédit dans un titre du genre.

Jouabilité (fun) : 4/5
C’est plutôt pas mal ! On est dans l’action – RPG – hack’n slash – roguelike, mais c’est du bon. Le seul reproche est le manque de variété des monstres et des décors pour temporiser la répétitivité de l’ensemble.