Dragon’s Dogma Dark Arisen

Par Dagon


Dragon’s Dogma Dark Arisen (DDDA) est un jeu de rôle action dans un monde ouvert. Cette version PC est une adaptation de celle parue sur les vénérables PS3 et XBOX 360. Cette filiation laisse quelques traces sur la qualité finale du portage. Aussi, avant d’entrer dans le vif du sujet, évacuons d’emblée la liste des défauts qui émaillent ce titre produit par Capcom pour ensuite nous recentrer sur ses atouts.


Création du personnage

Ce qui peut fâcher

L’interface d’abord. Directement héritée de la version console où elle était déjà pénible au pad, elle se révèle non moins lourdingue avec le combo clavier-souris. Attendez-vous à des aller-retours sans fin dans votre inventaire, d’autant plus que les objets, plantes et matériaux divers à collecter sont particulièrement nombreux.

Les graphismes ensuite. Test marqué par son âge et, sans être honteux, l’aspect visuel ne peut rivaliser avec d’autre productions récentes.  Cependant, nous y reviendrons plus tard, les graphismes ne font pas tout dans l’ambiance d’un jeu. Et puis, il y a la réapparition (le « rissepone » disent les anglais) des monstres après quelques temps. Certains trouveront ça insupportable, d’autres y verront un moyen de récolter des points expérience.

L’histoire, quant à elle : Vous êtes l’élu et gnagnagna, vous devez sauver le monde et gnagnagna,  vous êtes le dernier espoir et gnagnagna… et à la fin, y a un dragon. En même temps, s’il fallait foudroyer tous les scénaristes de jeux de rôle qui nous ressortent des litanies de clichés à chaque nouvelle production,  il resterait peu de survivants pour pondre des histoires.

Si ces défauts sont pour vous rédhibitoires (ce n’est pas un gros mot), vous pouvez arrêter la lecture de ce test, DDDA n’est pas pour vous. Pour les autres, voici la suite…

 

367500_2016-02-11_00007Un jeu avec des pions

Après un prologue servant vaguement de tutorial et une phase de personnalisation de votre avatar, votre aventure débute alors que vous venez de vous faire boulotter le cœur par un méchant dragon. Mais comme vous êtes l’Élu(e), vous revenez bien vite à la vie, prêt à en découdre. Quelques missions plus tard, vous allez vous trouver face à l’une des principales originalités du jeu : un pion. Un pion ??! Oui, un pion.

Un pion est un personnage non joueur (PNJ) qui va vous accompagner dans vos pérégrinations. Vous pourrez créer votre pion principal qui vous escortera pendant tout le jeu, et en recruter deux autres en fonction de vos besoins du moment. Ces derniers pourront être renvoyés ou remplacés selon votre bon vouloir.

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Votre pion, s’il est fidèle, est un peu bêtiot. Ne pouvant pas le diriger par vous même, vous devrez façonner son comportement au fil de la partie en lui donnant des indications sur ce que vous attendez de lui. Voulez-vous un tank qui fonce sur le premier ennemi visible ? Un soutien qui vous soigne pendant les combats ? Un fouineur qui ramasse tous les objets qui trainent ? Bref, votre pion sera ce que vous en faîtes à condition que vous le formiez bien. Cette formation est capitale et sera souvent à l’origine de combats gagnés ou de roustes monumentales. Imaginez votre frêle jeteur de sorts se ruant en hurlant rageusement sur le premier cyclope venu pour le rouer de coups avec son petit bâton en frêne. Le soir, il y aura du steak haché de magicien au repas.

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Autre originalité, votre pion peut être recruté par d’autres joueurs et partir à l’aventure avec eux pour leur prêter main forte. A l’inverse, vous avez la possibilité d’embaucher les pions d’autres joueurs. Libre à vous de le libérer quand bon vous semble en postant un message de remerciement, un cadeau et une évaluation à l’adresse de son créateur. Sachez néanmoins que votre pion est toujours disponible pour votre usage, même s’il est recruté. Ce n’est que si vous passez une nuit à l’auberge qu’un message vous indiquera que votre pion a guerroyé avec un autre joueur. Cela peut d’ailleurs s’avérer gratifiant car, entre autres récompenses,  il peut vous revenir la musette chargée de cristaux de faille qui vous permettront d’acheter certains objets spéciaux. De plus, ses pérégrinations lui permettront d’acquérir de nouvelles connaissances sur le monde ou sur les monstres dont il vous fera profiter. A noter que ces fonctionnalités qui nécessitent d’être connecté, n’ont rien d’obligatoires et il est tout à fait possible de jouer hors ligne.

Au fil de la partie, votre pion et votre personnage évolueront de concert. Chacun acquerra de nouvelles techniques et compétences propres à sa classe. Il sera également possible de changer de classe à tout moment de la partie, même si cette option peut se révéler contre productive si elle est mal préparée.

 

367500_2016-02-15_00001Taper, taper, taper

Autre atout du jeu : les BAGARRES ! Haaa, vous allez en bouffer du gobelin, du bandit de grand chemin, de la harpie, du loup, du saurien, du mort-vivant et autres monstruosités inamicales ! Ces bastons font preuve d’un dynamisme rarement vu dans un jeu de rôle. Rapidité, précision et sens tactique sont nécessaires pour survivre à chaque rencontre. Les combats, s’ils sont mal engagés, peuvent vite se révéler mortels. Et encore, il s’agit là du tout venant, de la plèbe. Parce que quand vous croisez le chemin d’un boss, souvent monumental, la bataille devient dantesque ! En plus d’avoir une ééééénorme barre de vie, ils possèdent tous un point faible qu’il vous faudra trouver pour vaincre. Et souvent, vous devrez agripper le monstre pour escalader son corps musclé et le larder de coups bien ajustés. Ces phases sont vraiment amusantes et épiques, et elles apportent une vraie satisfaction en cas de victoire.

Bien entendu le succès dépendra en partie de la manière dont vous avez construit votre personnage. Et là, les possibilités sont grandes. En début de partie, vous choisissez votre orientation selon l’un des trois archétypes classiques du RPG : guerrier bourrin, archer sournois ou mage faible… mais mage. Chaque profession vous permet d’acquérir des talents divers en gagnant de l’expérience. Cependant, vous pouvez changer de classe quand bon vous semble tout en conservant les bénéfices acquis jusqu’alors. Ce système incite donc le joueur à progresser dans plusieurs classes afin de bénéficier des avantages que chacune propose. Un moyen sympathique de varier l’expérience de jeu.

 

367500_2016-02-15_00006Un univers ludique à la croisée des chemins

Le monde, à défaut d’être original, est agréable à parcourir. Plaines, montagnes, plages, forêts, villes et villages apportent de la variété. Les souterrains, caves et autres mausolées sont réussis. Sombres, humides et suintants, leur ambiance souvent saturée de malveillance nous rendrait presque claustrophobe. L’exploration est d’ailleurs souvent récompensée, en s’éloignant des terrains battus on tombe régulièrement sur un coffre abandonné ou un passage dérobé offrant quelques récompenses sympathiques. Bien sûr les graphismes ne sont pas extraordinaires mais ils remplissent leur office en apportant une cohérence à l’ensemble du monde parcouru.

Chaque région offre la possibilité de récolter une myriade de matériaux végétaux, minéraux ou organiques. Ils peuvent être utilisés en l’état ou combinés pour créer d’autres objets qui pourront être combinés à leur tour, qui pourront être… et ainsi de suite. L’inventaire et l’esprit du joueur seront vite saturés par cette profusion de combinaisons. On se retrouvera alors à ramasser de manière pavlovienne des tonnes de bidules que l’on stockera dans notre coffre « au cas où ». Clairement pas l’aspect le plus passionnant de DDDA même s’il peut plaire à certains collectionneurs compulsifs qui y verront un excellent moyen de nourrir leur névrose.


Au final, nous nous retrouvons face à un jeu à la croisée des chemins. Jeu de rôle dans un monde ouvert, hack and slash, beat them all… le cocktail peut rebuter mais il peut surtout séduire car le plaisir ludique est présent. Les pions ne sont pas de simples gadgets et se révèlent indispensables à la survie de votre avatar. Les combats sont amusants à jouer et le système d’évolution du personnage pousse à se frotter à différents styles de jeu afin de cumuler les avantages offerts par chaque classe. Tous ces éléments permettent à Dragon’s Dogma Dark Arisen de se faire une place dans l’univers encombré des jeux orientés fantasy en proposant une expérience pas si fréquente sur PC ou console.


Graphismes et sons : 3/5
Pas l’élément le plus réussi du jeu mais cela ne nuit pas au plaisir ludique et le monde reste agréable à parcourir. Un bon point également pour le design et l’immensité des boss.

Interface de combat : 4/5
Une fois maîtrisé le système de déclenchement des capacités spéciales, l’interface permet de se lancer dans des combats très dynamiques dont la difficulté peut se révéler parfois corsée.

Scénario : 2/5
Soyons clair, vous ne jouerez pas à DDDA pour son histoire pas vraiment originale ni vraiment bien racontée.

Jouabilité (fun) : 4/5
Grâce à ses combats nombreux et très rigolos, DDDA promet de nombreuses heures d’amusement surtout pour ceux qui voudront développer et optimiser au maximum leur duo avatar / pion. Le système de pions louables par d’autres joueurs apporte un piquant supplémentaire.


Dragon’s Dogma Dark Arisen / Capcom / 2016 (version PC)