Magicka

Sorti sans fanfare ni trompettes, pour ainsi dire de nulle part, et cela à un prix défiant toute concurrence (9,99 € chez Gamersgate ou sur la plateforme Steam), Magicka a, en l’espace de quelques jours, pulvérisé les meilleures ventes sur la célèbre plateforme de téléchargement.

Mais d’où vient cet engouement ?

Visuellement le jeu est mignon mais les graphismes sont sobres, et loin d’offrir la claque graphique de certaines des dernières superproductions.

Magicka vous met dans la peau d’un petit magicien, traditionnellement en robe, chargé d’arrêter un sorcier maléfique, peuplant le monde de ses créatures diaboliques. Ici non plus, pas de quoi s’extasier outre mesure.

Ce qui a fait le succès de ce jeu, c’est son gameplay. Magicka n’est pas vraiment un jeu de rôle, mais plutôt une sorte de hack’n slash collaboratif à 4 joueurs, avec un humour déjanté, et offrant une jouabilité qui lui est propre, totalement aux antipodes des dernières productions.

En tant que magicien, vous êtes doté du pouvoir de contrôle de six éléments : le feu, l’eau, le froid, l’électricité, l’arcane, la protection et la terre. Ici, point de barre de mana, de statistiques ou d’inventaire à rallonge. Le joueur sélectionne un ou plusieurs élément par les touches du clavier (jusqu’à cinq), décide comment et de quelle manière jeter son sort par le clic de souris, et le tour est joué. Tout sort peut être lancé sur le joueur, sur son arme, en effet de zone, en tant que projectile. Ce sera la combinaison des effets et la manière de lancer le sort qui déterminera l’effet de celui-ci. A cela il faut rajouter que certains éléments se combinent pour former de nouveaux éléments (eau + froid = glace ; eau + feu = vapeur), ou d’autres ont des effets s’annulant.

Le plus simple afin de pouvoir imaginer la chose est de donner quelques exemples :

– Le feu combiné à la terre, en sort de projectile générera une boule de feu,
– Un sort de protection sur soi générera une armure magique, lancé devant soi un mur de protection, en zone d’effet un dôme de protection, et sur son arme, un mur de force qui sera projeté dans la direction de l’attaque. Combiné avec de la terre, le sort de protection pourra générer un bloc de pierre protecteur, que l’on pourrait agrémenter de feu pour tuer les monstres qui s’en approchent,
– Un sort de froid sur un adversaire mouillé par un sort d’eau le gèlera,
– Le rayon d’arcane pourra être enflammé par du feu. Par contre, un projectile de soin sur un rayon d’arcane déclenchera une explosion…Vous l’aurez compris, les possibilités sont énormes. Un tutorial rapide au début du jeu indiquera au joueur les principales combinaisons, et après, ce sera à vous de vous débrouiller.

Elément important : la prise en compte des effets de sorts est valable pour tout le monde, les adversaires, les autres joueurs, mais également le lanceur de sort. Inutile de dire qu’il faut être prudent. Lancer des projectiles de soins soignera le premier qui le ramassera, joueur ou monstre. Jeter un sort électrique rebondira sur les monstres, les joueurs, voire le lanceur, et pourra très bien être fatal, tout particulièrement si un individu est mouillé pour avoir passé dans une rivière ou dans le champ d’un sort ayant pour élément l’eau.

Vous l’aurez compris, maîtriser les sorts fait partie intégrale de la jouabilité de ce titre, le but étant avant tout de ne pas vous électrocuter, rôtir ou geler avec vos propres sorts, mais cela ne s’arrête pas là. Non seulement le jeu nécessite une bonne dextérité (joypad aux réactions moins rapides ou poulpes du clavier), mais il nécessite également une bonne coordination entre les joueurs pour éviter les effets contraires, et pour utiliser les sorts adaptés pour vaincre chaque type de monstre (rivière gelée pour monstres aquatiques, …).

Avec tout cela, outre les 13 niveaux de scénario explorable en collaboratif, il faut rajouter un mode de jeu sympathique pour des petites parties : le combat d’arène où les joueurs doivent se défendre contre des vagues successives de monstres.

A noter également qu’Arrowhead, le studio de développement derrière cet ovni vidéoludique, a eu une vision assez impitoyable de leur jeu. Retour aux débuts des jeux de plateforme et de hack’n slash, avec une difficulté assez importante due à votre incapacité de survivre à la moindre claque d’un troll (remarque, ça vous surprend ?), et une certaine rareté des points de sauvegarde dans la campagne. On constate avant tout que si ce jeu permet le jeu solo, il est avant tout destiné à s’éclater entre amis (parfois littéralement).

A tout cela il faut rajouter de nombreuses références au cinéma, à certains livres, et des situations totalement absurdes. Le sceptre de froid que l’on trouve dans un frigo, Excalibur livrée avec son rocher au bout, on a fortement le sentiment que les développeurs ne se sont pas pris au sérieux… et parfois aussi dans la programmation.

En effet, si ce tableau semble idyllique, il faut mettre un bémol, et noter la présence de nombreux bugs et plantages. Je passerai sur les trop nombreux retours sur le bureau de Windows, mais élément plus ennuyeux, il semble au jour ou j’écris ces lignes encore relativement instable en multijoueur. A noter qu’à sa sortie, il était instable au point de ne pouvoir lancer une partie via Internet correctement.

Fort heureusement, si le jeu semble sorti plus en version beta qu’autre chose, son succès commercial a fait énormément de bien à ses programmeurs qui se sont culpédés (coup de pied au c… pour les ignares) et qui ont réussi à améliorer grandement les choses en pondant près de 10 patchs en quelques jours et à rendre la partie multijoueur à peu de choses près au point à l’heure ou j’écris.

Voila donc un petit jeu « léger » à conseiller pour ceux qui ont envie de se faire quelques petites parties entre potes, sans se prendre la tête outre mesure, toutefois à prendre avec une certaine tolérance pour les bugs, le temps que les programmeurs règlent les tous derniers problèmes. Quoiqu’il en soit, pour moins de 10 €, vous ne pourrez pas vous tromper.

 

Magicka / Arrowhead / Paradox / 2011

Graphismes & Sons : 2/5

Interface : 3/5

Scénario : 2/5

Jouabilité (fun) : 5/5
(pour l’instant -1 pour les bugs = 4/5)