Divinity 2 – The Dragon Knight Saga

Divinity 2 : The Dragon Knight Saga, édité par Focus Home Interactive et développé par le jeune studio belge Larian Studios, regroupe la version améliorée de Divinity 2 : Ego Draconis et son extension, Flames of Vengeance.

Amélioré n’est pas le mot exact, disons que « corrigé » serait plus juste. Cette version n’apporte guère plus que quelques textures et effets par-ci par-là et un rendu des ombres mieux réalisé mais l’intérêt n’est pas là. L’important est que ce coffret contient l’extension et avec lui, la suite de l’histoire de « Ego Draconis ».

L’histoire de Ego Draconis, justement, commence en Rivellon, avec un jeune apprenti Draconis, vous bien évidemment, devant devenir véritablement un Draconis afin de terrasser le dernier chevalier dragon. La création du personnage est assez limitée, voir même très limitée, car bien qu’il soit possible de choisir le sexe de son avatar, cela se réduira à quelques visages et coiffures suivi d’un choix de voix pas vraiment indispensable dans la mesure où votre personnage ne parle pas. Quelques jurons et commentaires tout au plus. Le jeu commence dans le village de Brilleloin qui fera office de didacticiel dans lequel vous pourrez terminer en quelque sorte la création de votre personnage en choisissant une classe. Le choix n’est pas définitif et vous pourrez faire évoluer votre personnage comme bon vous semble, bien que, dans Divinity 2, l’erreur ne soit pas vraiment permise.

Divinity 2 est-il beau ? Bonne question. Il n’est pas laid mais il reste plutôt quelconque, avec sa modélisation 3D coupée à la hache. Malgré cela, grâce à ses musiques symphonique, parfaitement adaptée, son level design soigné et ses effets de lumière, on est parfois surpris à rester là, à admirer le paysage, somme toute plutôt vide et mal modélisé. Donc, oui, Divinity 2 est beau.

L’animation, elle, est bonne, le moteur physique inutile et de toute façon très mal géré et le moteur graphique plutôt réactif, ce qui est une bonne nouvelle car les combats sont nerveux et très dynamiques. Nous sommes loin du tour par tour ou du système à la Dragon Age qui demande un peu de doigté tactique, dirons-nous. Cela s’apparente à du hack’n slash et certains n’apprécieront pas ce choix. Pourtant, force est de constater que ça marche et les combats sont plutôt jouissifs. Vous pourrez griller vos adversaires à coup de sort magique mais aussi les transpercer à l’arc ou bien encore les découper à l’arme blanche, que ce soit une bonne grosse hache à 2 mains des familles ou avec deux épées. Le studio belge a d’ailleurs choisi de faire dans le typique pour le nom des armes et armures. Tellement typique qu’on se retrouve avec une « hache de fer huilée sournoise tueuse de troll » en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Car les armes, armures, colliers et autres bagouses enchantées pullulent littéralement à la surface de Rivellon, ce qui renforce encore un peu l’aspect Hack’n slash.

Vous pourrez cependant enchanter votre équipement avec les matériaux appropriés. Certaines armes et armures possèdent, en effet, des emplacements pour y placer des charmes que vous trouverez ici et là ou des enchantements. Si vous pouvez placer les charmes vous même, il n’en vas pas de même pour les enchantements. Il vous faudra trouver un enchanteur et les matériaux appropriés sous forme de minerai. Il en sera de même pour les potions alchimique si votre cueillette a été bonne. Vous pourrez aussi avoir un compagnon de route, plutôt idiot, grâce à la magie de la nécromancie qui vous permettra de personnaliser votre bestiole afin qu’elle vous assiste dans vos massacres. Elle pourra, par exemple, déchiqueter ses adversaires ou leurs lancer des boules de feu mais elle restera, de manière générale, bonne à rien. Elle distraira l’ennemi tout au plus.

Pour peu qu’on ne soit pas allergique aux jeux d’action, les combats de Divinity 2 sont simples, rapides, maniables et expéditifs. Ne vous attendez pas à combattre pendant de longues minutes votre adversaire, la supériorité de l’un sur l’autre se vérifiera presque instantanément. Cela dit, vous ne combattrez presque jamais un seul adversaire en même temps. Des hordes entières d’ennemi vous attaqueront sauvagement à vue car l’IA n’est pas spécialement un point fort du jeu mais ces groupes belliqueux utilisent de manière générale une formation efficace. J’entends par là que les guerriers vous foncent dessus alors que les archers vous arrosent, bien planqués en arrière, ainsi que les mages qui, pour l’occasion, soignent leurs blessés. En bref, foncer tête baissée dans le tas n’est généralement pas une bonne idée car le jeu est plutôt impitoyable en mode difficile, surtout qu’il n’est pas rare de tomber sur plus fort que soi, le jeu ne s’adaptant pas au niveau de votre personnage. Il est cependant possible de mettre le jeu en pause à tout moment et de choisir l’action à effectuer, comme Baldur’s Gate et autres jeux Bioware. Cependant, les combats ne sont pas l’attrait principal du jeu et il serait dommage de passer à côté de Dragon Knight Saga pour cela car l’intérêt réside dans les quêtes et le rythme de la narration.

Ces quêtes sont véritablement le point fort du jeu. Bien que le jeu soit linéaire, elles peuvent se terminer généralement de plusieurs façons. Elles sont originales et très bien écrites. Cela va de la libération de cochon à l’assassinat d’un Mage-Dragon en passant par le jugement d’un conflit et le sauvetage d’un village grâce à une rune invoquant… des poulets. Il n’est pas rare de tomber sur des personnages, par hasard sur votre chemin, ayant besoin d’une aide évidente mais aussi sur des individus louches, ayant quelque chose à cacher. Et des choses cachées, le jeu en regorge, que ce soit du butin dans une pièce secrète ou des informations dans le crâne d’un homme. Par exemple, si vous allez revoir un garde emprisonné grâce à vous (ou à cause de vous) dans la quête précédente et que vous tentez de fouiller dans son esprit (j’y reviendrai), vous pourrez découvrir qu’il a caché un trésor non loin de la vieille statue de téléportation. Et c’est tout ce que vous aurez comme information, à vous de vous débrouiller pour le trouver. Divinity 2 est rempli de situation comme ça et vous fera très souvent sourire par son humour omniprésent et dosé avec parcimonie. Il suffit de lire les descriptions de chacun de vos attributs pour se rendre compte que Larian studio ne se prend pas vraiment au sérieux.

Vous l’aurez compris, votre personnage est légèrement télépathe. Cette compétence, car il s’agit d’une compétence améliorable, vous permet d’accéder à des informations. C’est loin d’être un plus inutile car parfaitement implémenté. Ce personnage vous semble soucieux ? Hop, un petit coup de télépathie et vous découvrez qu’il a commis un acte criminel, il n’appartient plus qu’à vous de le dénoncer… ou le faire chanter… ou les deux. Cependant ce don à un prix, et ce n’est pas donné puisque cela demande la chose la plus importante dans un jeu de rôle, de l’expérience. A chaque fois que vous voulez entrer dans l’esprit d’un pnj, vous perdrez de l’expérience. La quantité dépend du PNJ, de votre niveau en télépathie et de l’importance de l’information… mais pas toujours, car Larian studio prend un malin plaisir à nous piéger assez souvent avec des informations complètements inutiles comme ce vieux fou qui prétend pouvoir bloquer la télépathie des Draconis avec son casque moisi afin de protéger ses recettes alchimiques. Hé bien, en fait… oui, il le peut le saligaud, et voilà 150xp de perdu. Sachant que les monstres ne repeuplent pas les zones et sont donc en nombre limité, perdre trop d’xp signifie perdre des compétences et de précieux point d’attribution. Et voilà ma transition (en plus ça rime).

Quatre points d’attribution sont donnés à chaque passage de niveau et un point de compétence. Ce n’est pas compliqué, vous commencez à 1 partout avec 5 attributs qui plafonnent à 100 et pas moins de 54 compétences différentes, dont la télépathie, les magies et le maniement des armes (bouclier, à 2 mains, ambidextrie…etc) qui peuvent toutes s’améliorer. Vous l’aurez compris, il risque d’être fort difficile d’avoir accès à tout. Je dirais même que cela me parait impossible, même si des livres vous fournissant des points de compétence peuvent se trouver. Il faudra donc faire des choix, ce qui donne une très bonne rejouabilité. D’autant plus que certaines quêtes vous resteront inaccessibles si vous n’avez pas les compétences adéquates.

Le scénario quant à lui parait simple dans l’ensemble au premier abord mais contient des rebondissements parfois surprenants. Vous vous retrouverez, par exemple, en possession d’une tour de combat avec alchimiste, forgeron et entraineur à votre service mais auparavant vous devrez les choisir, ce qui impliquera des choix plus ou moins moraux et les quêtes liées à ces personnages une fois à votre service seront bien entendu différentes. Cette tour vous servira pour stocker vos butins ou améliorer votre personnage grâce à vos serviteurs. Vous pourrez aussi vous transformer en dragon et voler par-dessus les fjords en grillant vos ennemis. La forme de dragon est aussi améliorable. Tous cela ne va pas vraiment très loin, mais n’est pas non plus anecdotique car certaines énigmes et endroits ne sont accessibles qu’en volant. Cela relance l’intérêt et nous pousse à avancer afin de satisfaire notre curiosité car beaucoup de questions risque de vous tarauder, surtout si l’on se met à lire les nombreux livres qui parsèment la contrée de Rivellon contenant des aspects historique mais aussi certains indices sur les énigmes parsemant le jeu. Ces énigmes ne sont jamais bien compliquées mais peuvent laisser perplexe au premier abord, surtout quand un socle, en pleine nature, vous demande de s’adresser à lui « correctement » afin de vous laisser passer. Ainsi, les choses ne sont pas toujours ce qu’elle paraissent être et en cela, l’exploration devient plutôt intéressante.

L’histoire de Ego Draconis fini d’une façon plutôt surprenante, cependant l’extension « Flame of vengeance » se lance directement après la cinématique de fin et son histoire est la continuité immédiate du scénario principal. Vous repartez donc avec le même personnage, le même niveau et le même équipement, vous aurez même toujours accès à votre tour de guerre.  Toute l’extension se situe dans la ville d’Aleroth qui est assiégée. Sans vous révéler quoique ce soit, je peux vous dire que cette extension fait la part belle à l’exploration et les quêtes en tout genre et Larian Studio ne se moque pas de nous. Les quêtes sont originales, bien amenées et se croisent joliment avec la quête principale. En gros, les quêtes que l’on pense secondaires nous amènent en fait à découvrir des indices qui nous aide pour la quête principale. Autant vous dire que c’est vraiment bien pensé et rempli d’énigme en tout genre. Il y a moins de combat et plus de situation improbables et amusantes. Enquêter sur un triple meurtre dans une maison de passe, équiper 2 gobelins pour la cause d’Aleroth, jouer dans une pièce de théâtre avec des fantômes ne sont que quelques anecdotes parmi tant d’autres. Les dialogues et situations sont toujours empreints de cet humour propre à Larian Studio, comme la scène où on arrive dans la ville assiégée : petit hommage au film Terminator de James Cameron. De plus « Flame of vengeance » est assez long et complète donc parfaitement « Ego Draconis ». La fin donne, comme c’est un peu trop dans l’habitude des jeux vidéos, dans l’overdose d’action et je dirai que c’est le seul point noir que j’ai réellement trouvé à cette extension.

En conclusion, je dirais que Divinity 2 Dragon Knight Saga est un excellent jeu de rôle aux combats pas spécialement tactiques dont la narration des quêtes liées à l’exploration, prend le pas sur des phases d’action pure un peu trop présentes par moment. Il serait vraiment dommage de passer à côté d’un tel jeu vidéo pour ça. Ce n’est pas un « Oblivion« , un « Dragon Age » ni un « The Witcher« , mais plutôt un espèce de mélange à la sauce belge. Alors on aime la sauce belge ou pas, mais on ne peut que constater que Larian studio a prit sa place parmi les développeurs, peu nombreux, de CRPG et, personnellement, je les accueille chaleureusement.

[jwplayer player= »1″ playlistid= »7610″]

test par KlownKiller

Notes

Graphisme & Sons : 3/5 (graphisme)

Gameplay : 3/5

Scénario : 4/5

Jouabilité (fun) : 4/5