King Arthur

Dernier né dans la catégorie des jeux de stratégie-rôle, King Arthur est un de ces jeux difficiles à classer dans une catégorie, puisqu’il se définit, selon les auteurs, comme un « Roleplaying Wargame ».

King Arthur - la carte stratégiqueDéveloppé par un studio hongrois, Neocore Games, à qui l’ont doit Crusaders, King Arthur mélange savamment le développement de vos chevaliers de la table Ronde et de leurs compétences, avec des combats sur le terrain, assez similaires à ceux de la série Total War.

Dans King Arthur, vous prenez les commandes d’une province de Grande Bretagne, alors que vous venez de sortir Excalibur de la pierre dans laquelle Uther Pendragon l’avait scellée, et il vous faudra alors vous déplacer sur la carte convaincre les nobles chevaliers de se joindre à vous autour de la table ronde, recruter des armées, gérer ou piller des provinces, construire différentes choses dans les forteresses, et enfin faire accomplir les quêtes de votre destinée par vos chevaliers.

King Arthur : la carte d'hiverLes déplacements sur la carte se feront au tour par tour, ou plutot saison par saison, sauf l’hiver où vos armées passeront l’hiver dans des campements, ce qui vous permettra de gérer les taxes de vos provinces, et de faire profiter des périodes de repos de vos armées pour les faire monter de niveau en fonction de leur expérience.

La partie sur la carte statégique, de toute beauté, n’est pas sans rappeler le bon vieux Defender of the Crown dont les vétérans de l’informatique se souviennent avec nostalgie. Les déplacements de vos armées, de villes en ville, vous permettront d’embaucher des armées, mais aussi d’accomplir des missions. Il sera tout à fait possible pour l’un de vos chevaliers, accompagné de son armée, de parcourir un royaume voisin, afin d’accomplir une quête à l’autre bout de la carte, d’y faire du commerce ou autre chose. Tant que vous ne toucherez pas aux villes, armées ou lieux appartenant à votre voisin, celui-ci n’y verra pas inconvénient.

De même il sera possible de s’allier temporairement à un voisin contre un autre, ou même, par le biais de négociations et dialogues de provoquer des guerres entre différents royaumes.

En effet, mis à part la partie stratégique de la carte générale, le jeu vous propose également, et c’est la partie « jeu de rôle », de suivre des quêtes, afin d’améliorer votre équipement, de faire avancer l’histoire de fonds, mais aussi d’orienter votre personnage vers le bien (souverain), le mal (dictateur), le paganisme (magie), et la chrétienté (religion). Les quêtes se feront par des combats, ou encore de petites aventures textuelles, pour lesquelles il vous faudra sélectionner vos réponses en fonction de vos affinités. L’évolution de votre personnage vers l’une de ces lignes de conduites vous permettra d’avoir accès non seulement à des pouvoirs liés à votre tempéramment, mais il donnera aussi accès à des options de dialogues inédites en fonction des affinités de chaque chevalier (certains seront plus orienté paganisme, d’autres chrétiens fervents, …).

Au niveau de l’histoire, Neocore Games a fait très fort. Tous les ingrédients des légendes arthuriennes se retrouvent, avec en plus, intégré d’une manière assez subtile, toute une flopée de légendes et d’éléments tirés de la littérature d’épopée fantastique. Bref, le scénario est intéressant, les rebondissement sympathiques et le mélange de stratégie et de rôle fonctionne plutôt bien. On regrette un peu le coté uniquement textuel des aventures, mais ça reste du bon.

King Arthur - terrain de batailleConcernant le coté combats en temps réel, lorsque deux armées de la carte se rencontrent, c’est assez dans le style de Total War. Le champ de bataille est plutôt détaillé, les décors assez variés en fonction des terrains, ils sont complexes et détaillés, et, selon les options graphiques, il vous faudra avoir une machine assez puissante pour pouvoir afficher tous les détails. Pourtant, malgré ces détails, lorsqu’une bataille commence, on a parfois l’impression de voir un jeu datant d’il y a quelques années. C’est propre, mais on est loin des effets visuels d’un Total War. L’interface, quant à elle, manque assez de finition. Les commandes sont, au mieux, déroutantes, manque de précision et de pêche et les déplacements sont mous. La configuration de base du clavier fait croire qu’elle a été programmée par des anglais (pour plus d’immersion sans doute), puisque tout a été fait à l’envers. Heureusement tout celà est paramétrable.

Au niveau du coté tactique des batailles on est dans un style assez classique. Chaque unité a ses caractéristiques majeures, que ce soit le corps à corps, les archers, la cavalerie, etc… A celà s’ajoute plusieurs formation possibles, comme « la horde » pour limiter les dégâts des archers, en mêlée pour augmenter les dégâts au corps à corps mais avec vulnérabilité aux archers, etc…

Des pouvoirs magiques, que les chevaliers peuvent acquérir lors des quêtes, tels que « Brumes d’Avalon », permettront d’empêcher l’usage des archers, ou encore d’améliorer des dégats, …

King Arthur - une batailleTout celà paraît très intéressant, mais il faut relever cependant que les batailles manquent parfois assez de vitalité. Il m’est arrivé, à la fin d’un combat dont je sortais vainqueur, de poursuivre la dernière bande d’archers de l’ennemi pendant plusieurs minutes, alors que ceux-ci reculaient et s’arrêtaient de temps en temps pour tirer. Longueur, lenteur… Il existe bien la possibilité d’augmenter la vitesse de jeu (jusqu’à 4 fois), ce qui est une très bonne idée, avec la possibilité également de mettre les batailles en pause pour délivrer ses ordres, mais au bout de quelques unes des batailles, un sentiment assez mitigé apparaît. Peut-être est-ce dû à la surpuissance des archers, peut être est-ce dû au manque de sons digitalisés pendant les combats (toujours les mêmes), du manque de variété dans les musiques (belles mais bien trop peu nombreuses) ou peut-être est-ce le manque de moyens du studio de développement. Quoiqu’il en soit, on est dans le wargame, avec une certaine austérité qui fait que les batailles manquent souvent du punch nécessaire à captiver le joueur.

Pourtant, il suffit d’aller sur le forum de Neocore Games, pour voir que ce jeu suscite les passions, et c’est clair, il est plus que prometteur. De plus, l’éditeur suit de très près l’opinion des joueurs, avec la sortie de patchs en fonction des avis des joueurs.

Bref, King Arthur est un jeu proposant une toile de fonds très intéressante, avec un coté stratégique agréablement complété par une aventure assez passionnante.

On regrette par contre le manque de finition des batailles en temps réel qui sont, au mieux assez répétitives, au pire ennuyeuses. Sachant tout de même que celles-ci représentent le point névralgique du jeu.

On est passé près du chef d’oeuvre, avec un coté grandiose sur la carte stratégique, mais un coté trop austère pour ma part au niveau tactique dans les batailles. Le fan des wargames pourra cependant y trouver son compte.

Quoiqu’il en soit, les prochaines productions Neocore Games sont à surveiller de très près.

 

King Arthur / Neocore Games / 2009

Notes

Graphismes et sons : 3/5

Interface de combat : 2/5

Scénario : 4/5

Jouabilité (fun) : 3/5

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