Legend : Hand of God

par Killpower


Après les français avec Silverfall et Loki, se sont les allemands qui se lancent dans le hack’n slash Legend : hand of god. S’il a eu bonne presse en Allemagne -chauvinisme me direz vous?- lors de sa sortie en fin d’année dernière, il a plutôt tendance à passer totalement inaperçu en France. C’est pourtant Eidos à la distribution, mais le nom n’apparaît même pas sur la boite. A partir de cette observation, qu’en est il du jeu ?


 

Elfe Haut ou haut teint ?

lhog001Votre nom est Targon. Tout comme le héros qui sauva le monde en fermant la porte des démons. Mais ne rêvez pas, ce n’est pas vous. Vous deviez être ordonné Gardien de la Flamme, lorsque cette dernière est éteinte par des conspirateurs, laissant la porte des démons s’ouvrir et vomir ses hordes sur le pays. Le seul moyen de réussir à refermer la porte est de trouver une amulette : la main de dieu. C’est par une vidéo, fort jolie, relatant les faits précédents que commence ainsi le scénario. L’entrée en la matière est très propre, les menus soignés et les transitions entre les vidéos et le jeu sont fort bien maîtrisées.

Il s’agit alors de créer son personnage qui est prédéfini : un humain. Les seules choses que vous pourrez choisir sont deux classes parmi les cinq existantes : la voie du guerrier avec l’utilisation d’arme à deux mains, la voie du coquin avec l’ambidextrie ou la gestion épée bouclier, la voie de la magie pour les mago en puissance, la voie de la nature orientée combat à distance et enfin la voie de la foi qui vous permettra d’avoir des sorts de soin ou de protection.

Le mixage de deux classes vous orientera vers une profession. Ainsi, la voie du guerrier et la voie de la foi vous permettront de créer un paladin , alors que la voie du guerrier et la voie de la magie donneront un mage de guerre. Chaque voie permet alors d’accéder à 12 compétences qui seront accessibles à plus ou moins longue échéance selon le niveau de votre personnage. Cette nomenclature proposée pour le jeu permet ainsi des créations de personnages variées et la rejouabilité avec un style différent sera possible. Assez simple dans l’approche, cela permet de bien maîtriser son personnage et ses 24 compétences -soit deux voies-. On trouve un petit air, voire un gros, de Titan Quest dans cette approche de la création et ce n’est pas pour déplaire. Après avoir choisi vos deux voies, c’est l’aventure.

 

Elfe fée du logis ?

lhog002Vous venez de tomber dans l’eau et vous échouez sur la berge de la région. C’est ainsi que votre ami Luna, une elfe fée vous réveille et vous assistera tout au long de l’aventure. Ce n’est pas un vrai compagnon en soi, mais juste votre pointeur de souris qui ressemble à une fée. Elle permettra aussi l’avancée du scénario. Voir, elle causera et vous orientera dans le jeu, vous distillant conseils et remarques sur la direction à prendre ou encore votre attitude à avoir.

L’aspect visuel est propre et un peu plus joli que Titan Quest auquel il fait penser de prime abord. De plus, les effets sont nombreux et on slalomera entre le HDR, le full HDR (?), l’antialising, le filtre anisotropique pour avoir une qualité plus que convenable. De plus, votre curseur elfe renvoie une lumière blanche qui donne de superbes effets lumineux sur les objets qui vous entourent surtout dans les lieux sombres, obscurs ou pendant la nuit. En 1600×1200, toutes options activées, le jeu n’a aucun ralentissement avec un Dual core 6400.

A l’instar de Titan Quest, la caméra est placée de trois quart en vue de haut. Mais à la différence de ce dernier, c’est qu’il est possible de tourner autour de votre personnage et de zoomer même. Vous pourrez ainsi déplacer la caméra, même si le champ de vision est trop faible. La nuit et le jour sont gérés dans le jeu mais n’ont aucune utilité, tout comme, à certains endroits, la gestion du climat (neige dans les montagnes, pluies dans les jungles). Cela donne encore un peu plus de cachet au jeu. L’interface est entièrement paramétrable. En effet, les trois icônes en bas à gauche correspondent aux trois boutons de la souris et peuvent être entièrement reconfigurés comme vous le souhaitez. De plus, pour toutes les compétences, il est possible de leur donner une touche de raccourci. C’est très plaisant.

Le bestiaire est riche et varié et s’oriente vers le médiéval fantastique. En passant dans les différentes régions, on trouvera une faune différente mais toujours calquée selon le même procédé : les monstres sont groupés par trois ou quatre et sont de trois types : les combattants au contact, à distance et ceux utilisant des sorts. Votre technique sera souvent la même : éliminer les possesseurs de sorts, puis les archers et enfin les guerriers. La conversion des créatures dans ces trois styles en devient un peu monotone à force, même si les combinaisons de monstres ne sont jamais les mêmes. Parfois vous croiserez des créatures plus costaudes : des boss. Ils sont assez impressionnants -3 ou 4 fois votre taille – et se sera avec plaisir de voir votre personnage sauter pour les frapper. C’est ce que les développeurs appellent le combat cinématique qui n’apporte rien d’autres qu’une gestuelle différente. Vous pourrez aussi interagir avec les coffres dans lesquelles vous pourrez récupérer plus de choses et qui sont souvent gardés par un nombre plus conséquent d’adversaires. Le crafting est alors plus important. Noter aussi la présence de cachettes symbolisées par des étincelles plus ou moins vives (qui a dit Sacred?).

lhog005Les objets sont variés et de trois types : les normaux, les magiques et les uniques, mais pas de set. Il faut savoir que chaque objet aura des limitations : ainsi parfois pour les utiliser, il vous faudra avoir atteint un certain niveau, avoir une certaine compétence ou appartenir à une voie précise. Ainsi les robes seront utilisables uniquement par les magiciens alors que les armures de plaque uniquement par les guerriers. Le crafting est convenable et l’argent est toujours nécessaire pour acheter de l’équipement aux marchands, voir des potions de vie et de mana que vous pourrez posséder en quantité, sachant que seul la taille de votre sac la limite. Autrement dit, une bonne centaine. Potions qui seront utilisables d’une simple pression sur la barre espace pour la vie et la touche entrée pour le mana.

Vous pourrez empiler votre matériel dans votre inventaire totalement identique à celui de Diablo 2, sauf qu’il est en deux parties, donc pas toujours facile de slalomer entre les deux. A noter que lors de l’ouverture de ce dernier, la vue se met à plonger et se positionne face à votre personnage en vue en entier. En tenant le bouton Majuscule appuyé, vous pouvez comparer les valeurs de l’objet porté avec celui de votre inventaire. Très pratique, il n’empêche que la vue de votre personnage n’est pas toujours très pratique et il faudra vous y reprendre à deux fois pour saisir vos gants au lieu de votre bouclier. La touche retour arrière permet de placer une seconde combinaison d’armes pour passer de l’une à l’autre durant un combat.

La grande carte du monde est assez linéaire même s’il arrive parfois que l’espace soit ouvert sur une petite portion. Cela se rapproche d’un Sacred sauf que la liberté de déplacement est bien plus limitée. Il y a des passages obligés, et vous ne pourrez pas vous en soustraire. Des runes de téléportation sont disséminées un peu partout dans le monde ce qui vous permet de vous déplacez rapidement d’un point à un autre. Vous trouverez aussi des pierres de téléportation à emporter mais à usage unique. On notera que l’univers est fixe mais qu’il y a quelques passages de bâtiments qui seront des niveaux aléatoires. Même si ces derniers sont redondants, c’est assez plaisant que les deux styles soient mélangés.

lhog006Le scénario sera une excuse pour vous mener sur les quatre coins de la carte, mais permet d’en apprendre plus sur votre passé et sur votre elfe compagnon. Il existe aussi des quêtes secondaires, qui resteront anecdotiques, voir sans intérêt, car tout simplement sur votre trajet. Pas la peine de faire un écart le plus souvent c’est tout droit. Le jeu est basé sur le leveling de votre personnage. A chaque passage de niveau vous gagnez 3 points à répartir entre vos 4 caractéristiques -force, intelligence habileté et constitution- et 1 point dans chacune des deux voies. Il vous faudra bien choisir vos compétences sachant que rien n’est irrémédiable : Guerrier, vous avez tout mis en épée alors que vous trouvez la hache de la mort qui tue. Pas de problème, il suffit de redistribuer vos compétences à condition de payer le PNJ approprié. Rien n’est figé, et c’est agréable. Par contre il n’est pas possible de redistribuer les caractéristiques ou encore de changer de voie. Vous devrez faire un nouveau personnage.

En cas de morts trop fréquentes à cause d’un passage difficile, il vous faudra refaire certains passages antérieurs pour gonfler votre personnage et progresser. D’ailleurs dès que vous quittez le jeu, toutes les créatures reviennent à leur emplacement d’origine. La mort ne signifie donc pas la fin du jeu mais une réapparition à l’emplacement de la rune de téléportation la plus proche. Cela limite forcément le challenge, car il n’y aura jamais de Game Over (pas de mode Hardcore non plus ?). Lorsque vous commencez le jeu, vous êtes en mode normal obligatoirement. Il vous faudra environ 15 heures pour en faire le tour une première fois. En évitant de spoiler, on peut dire que la fin du jeu est un peu inachevée : pas de vidéo comme à l’intro. Tout juste deux trois paroles entre les deux personnages et puis le jeu se finit. Cette fin est d’ailleurs tellement prévisible… Vous apprenez alors que vous avez débloqué le niveau de difficulté supérieure – mode héroïque – et la partie recommence instantanément. Et vous débloquerez enfin le mode légendaire pour finir. Autrement dit, on peut considérer que la durée de vie d’une partie avec les 3 niveaux de difficulté sera de 45 heures ce qui peut être assez court si on le compare aux ténors. Heureusement, la rejouabilité est possible en choisissant deux autres voies.

A noter aussi que la version française possède un doublage de très bonne qualité et qu’il y a peu de bugs du fait aussi que le jeu a déjà été patché deux fois depuis sa sortie allemande et qu’il est en version 1.02. Quant à la musique, sans être extraordinaire, elle se montre tout à fait convenable.

 

Elfe rose, pas si rose que cela mais plutôt à tendance noire…..

lhog007Tout n’est pas rose, LHOG a aussi des défauts. Le premier et pas des moindres pour de très nombreux joueurs, c’est son absence de multijoueur. Point d’ami vous aidant, ou encore personne pour comparer à qui a la plus grosse. Rien. Nada. La seule personne qui vous donnera le change à défaut des PNJ, c’est tout simplement votre curseur Elfe fée. Alors forcément, vous risquez de vous ennuyez si vous êtes sociable et que vous aimez partager vos parties de chasse.

On lui reprochera aussi sa caméra très limité au niveau du champ de profondeur. Ainsi, l’angle de vue est limité et si grâce à la minimap en haut de l’écran, il est possible de s’orienter, un archer et un mago qui attaquent de loin, seront lésés et cela risque d’en énerver plus d’un. Surtout que lorsque l’on passe en vue inventaire on voit très bien une vue de dos assez profonde et assez sympa (voyez la photo 1 de ce test).

On maugréera contre son pathfinding nul. En effet, cliquez sur un lieu en dénivellation totalement accessible à votre personnage en contournant un mur et votre perso ne bougera pas d’un pouce. Il faudra donc l’amener en lui indiquant des points de passage sans obstacle. Dans différentes régions, les personnages non joueurs (PNJ) se découpent en trois types : les marchands pour les magiciens ou ceux pour les guerriers, ceux vous donnant des quêtes et le PNJ ambulant qui vous sert de mulet et vous permet de conserver vos affaires. On aurait aimé avoir plus d’implication avec le monde qui nous entoure, mais les rares PNJ qui vous accompagneront le feront sur une courte durée, le temps d’une quête annexe.

Certains joueurs lui reprocheront aussi la mollesse des combats. En effet, un coup ne suffira pas pour détruire un ennemi et le jeu n’est pas vif. Les coups donnés sont lents dans l’ensemble et il vous faut souvent attendre que l’action prévue soit finie pour faire la suivante. A ce niveau là, c’est assez statique et parfois pénible surtout si vous devez détruire 10 tonneaux ou encore si votre perso vient de faire un coup critique, la gestuelle se fait automatiquement et se ne sera pas la peine de cliquer sur autre chose. Perso, j’ai apprécié la lenteur du jeu qui se montre plus réaliste, mais c’est affaire de goût. En parlant de clic, il vous faudra vous habituer au fonctionnement du jeu pas forcément très logique : Vous cliquez sur une cachette, votre personnage va droit sur elle, mais il vous faudra recliquer une seconde fois pour que la cachette s’ouvre. C’est assez bizarre et cela aurait été si simple de le faire en un coup.

Enfin, on grognera contre les développeurs, car LHOG n’apporte rien de bien nouveau au monde du hack’n slash. Depuis le départ, tout au long de mon test, je fais de très nombreuses allusions aux grands classiques. On pourrait même crier au plagiat parfois : Par exemple avec le cimetière et sa crypte aux niveaux aléatoires (une idée ?). Pour les niveaux, LHOG est un concentré de tout ce que Diablo 2, Sacred et Titan Quest ont pu sortir comme style. En effet, les déserts, glaces, jungles, forêts sont tous là. En plus concentrés, pour tous tenir sur la carte. Il n’y a rien de nouveau et c’est bien dommage. Même le passage dans le monde des démons manque d’originalité et fait penser cruellement à …….

 


moyenLEGEND : HAND OF GOD propose un beau hack’n’slash aux combats lents et sans réel innovation. Il possède de nombreux atouts (graphisme, bestiaire, interface) mais sans prétention. Il vous faudra donc espérer que vous ne mourriez pas de solitude avant la fin de la partie ….. car vous serez toujours seul, seul avec votre petite fée durant tout votre périple. Dommage, car avec un mode multijoueur, il aurait été un bon jeu à sortir plus souvent de sa boite….


+ Certains passages avec niveaux aléatoires (mais trop peu)
+ Qualités graphiques
+ modélisation et bestiaire sympathique
+ dialogues et voix très corrects
+ Combats lents

– Combats lents
– Pas de multijoueur
– Champ de vision trop juste
– Jeu sans réel identité
– Manque de challenge


Graphisme : 4/5
Musique & sons : 4/5
Interface des combats : 3/5 type hack’n slash
Scénario : 3/5
Jouabilité (fun) : 3/5


LEGEND HAND OF GOD / MASTER CREATING GMBH / EIDOS / 2008 / VF INTEGRALE / 1DVD

Configuration recommandée :
Windows XP ou VISTA
Direct X
Pentium 2 Ghz ou +
1 go de Ram
Carte graphique GEFORCE 88OO GTX avec 512 MO – Carte compatible Shader 3.0
Lecteur de DVD-ROM
4 Go d’espace disque
Carte son, clavier, souris, haut parleur

ASTUCE :
Rendez vous dans le fichier C:\Documents and Settings\votrenom\Mes documents\Legend – Hand of God pour pouvoir ouvrir le fichier option.dat et modifier certains critères du jeu. Ainsi si vous ne souhaitez pas l’option jour et nuit (qui ne sert à rien), écrivez 0 au lieu de 1. Il en est de même pour de nombreux paramètres : 1, activé. 0, désactivé. N’oubliez pas ensuite de sauvegarder.