Fable

FableFable est le dernier jeu réalisé par Peter Molyneux à qui l’on doit nombre de jeux originaux, tels que (si je ne me trompe pas) Populous, Powermonger, Magic Carpet, Dungeon Keeper, Black & White… Bref, toujours des jeux où vous jouez des êtres d’une puissance absolue, voire des Dieux, bref des jeux où l’égocentrisme et le narcissisme était bien récompensé. Si l’originalité et la jouabilité était toujours au rendez-vous, ces jeux manquaient parfois de… quelque chose pour en faire d’excellent jeux. Qu’en est-il de Fable ? D’abord sorti sur Xbox il y a quelques mois, Fable a fait l’objet d’une adaptation PC avec l’ajout de certaines quêtes, armes et autres éléments de jeu, ce qui ne pourra que ravir les amateurs, le jeu étant assez court.

Graphiquement le jeu représente le personnage de dos. Les décors sont assez jolis et les personnages, un peu anguleux ont un style manga un peu particulier. Les effets des sorts, comme vous pouvez le voir, sont quant à eux très réussis. La bande son mérite une mention spéciale, celle-ci étant de toute beauté.

Le jeu en lui-même est assez difficile à définir, mais je vais tenter de vous expliquer le concept. Il s’agit d’un mélange entre le jeu de rôle, le jeu d’action à « mission » et plus ou moins le tamagoshi (!). Au début, le joueur prendra en main le héro, un jeune garçon, alors que son village est brûlé par des pillards. Il sera alors pris en main par un personnage puissant qui le fera rentrer dans la puissante guildes des héros jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge adulte. Une fois dans cette guilde, des missions seront proposées au fur et à mesure de la progression du personnage et du scénario, que le joueur aura soin de sélectionner en fonction de ses intérêts et de ses affinités avec le bien ou le mal. Le monde ne gardera pas vraiment trace du passage du héro, et sera repeuplé à chaque passage. De même les missions scénarisées pourront être recommencées plusieurs fois, jusqu’au succès escompté. Le scénario au seing de chaque mission étant remis à zéro si le joueur la quitte et la recommence. Le seul élément constant sera votre personnage qui gardera ce qu’il a en inventaire et son avancement dans le scénario global. C’est une fois de plus votre personnage que Peter Molyneux met en avant. Celui-ci va évoluer dans ses caractéristiques, mais également dans son apparence en fonction de ses actes. Il ramassera des cicatrices au combat, prendra un air sinistre si sa voie le mène à devenir mauvais, grossira s’il mange trop, se musclera si sa force augmente, … L’utilisation de magie, d’arc et de flèches ou de l’épée le fera évoluer dans les compétences propres à cette arme. D’autre part le jeu fera évoluer son aspect en fonction de vos aventures, et proposera également une customisation outre l’habillement par le biais de tatouages, de coupe de cheveux, etc… Ce sera très amusant de voir les réactions des villageois au vu de l’aspect attirant ou menaçant de votre personnage. Jeter un sort aura des effets visibles sur les spectateurs, qui pourront applaudir ou encore s’enfuir s’ils sont effrayés. Il sera également possible de séduire, de menacer afin d’arriver à vos fins. Il est même possible de se marier, de divorcer, d’acheter une maison ou encore d’ouvrir une maison close…

FableL’interface et les combats quant à eux ne sont pas fantastiques. Non seulement l’interface n’est pas très pratique et est nettement un transcodage de l’interface Xbox. Le jeu proprement dit est nettement orienté action, et le déroulement de la mission se fera en suivant la flèche de la mini-carte et en détruisant systématiquement les ennemis sur le chemin. Un clic gauche permettra l’attaque, le clic du milieu la parade, un clic droit permettra les attaques « spéciales ». C’est un peu décevant et les combats sont nettement des jeux d’action d’une difficulté assez accrue à moins d’avoir un niveau de personnage nettement élevé, ce qui facilite la victoire. Bref, il s’agit souvent de tuer du monstre jusqu’à ce que vous ayez le niveau suffisant pour réussir la mission. Au final, le jeu est malheureusement assez creux et le scénario ne sera pas assez stimulant pour tenir le joueur en haleine.

Question jouabilité, ainsi que je l’ai dit, le jeu est assez linéaire et consiste en missions successives, mais quelques missions secondaires permettront de s’enrichir ou de monter de niveaux plus rapidement. Au niveau des bugs je n’ai eu à déplorer aucun plantage et Microsoft s’est, comme toujours, montré à la hauteur au niveau de la finition de leur jeu. A noter que la traduction est d’excellente facture.

Pour conclure, nous sommes ici en présence d’un jeu d’action-rôle plaisant, très axé sur le développement de votre personnage et de son aspect. Un jeu qu’il est difficile de qualifier mais dont le contenu original saura séduire les plus blasés d’entre nous. Je dois avouer avoir vraiment apprécié l’aspect évolutif du personnage. Le choix d’une carrière de guerrier, mage ou archer, la possibilité de jouer « bon » ou « mauvais » qui aura un impact direct sur l’aspect du joueur et la manière dont il sera perçu. Cela rendra le jeu bien différent, dans le cas d’une nouvelle partie avec un autre personnage. Cela dit, il reste à voir si l’attrait de l’originalité et de l’évolution personnelle du personnage saura compenser sa jouabilité un peu creuse et ses combats relativement rébarbatifs sur le long terme.

Graphismes et sons: 4/5

Interface de combat: 2/5

Scénario: 2/5

Jouabilité (fun): 3/5

Fable: Lost Chapters / Microsoft / 2005