Stacking

Avec des titres tels que Monkey Island, Full Throttle ou encore Grim Fandango à son actif, Tim Schafer est un acteur connu dans le monde du jeu vidéo.

Après avoir quitté LucasArts, celui-ci a fondé le studio Double Fine Production, destiné à produire des jeux au budget peut être modeste face à certains blockbusters actuels, mais sortant un peu de l’ordinaire, avant tout au concept original et apportant une certaine innovation dans leur jouabilité.

Stacking amène à contrôler des poupées russes (Matriochkas), afin d’utiliser leur capacités pour parvenir à traverser les différents tableaux composant le jeu.

Ce sera par le biais des poupées russes incarnant des personnes bien réelles, que le joueur devra, dans un contexte s’inspirant des années 20, retrouver les différents membres de sa famille, enlevés et exploités par un riche baron. Au niveau visuel, nous sommes en plein dans le registre des films muets de l’époque, avec des encadrés de textes pour les dialogues, un style artistique très réussi et une patte graphique rare dans les jeux vidéo. On notera les motifs ornant les matriochkas, mais aussi la présence de décors miniature magnifiques construits avec divers éléments de la vie courante, carte à jouer, pions, boulons et autres objets. Bref, vous l’aurez compris, le coté artistique est l’un des points forts du jeu (et pourtant je ne suis pas particulièrement fan de la peinture sur poupée russe).

Le gameplay, quant à lui est …très particulier. Vous incarnez Charlie Blackmore, la plus petite des matriochkas d’une famille. Afin de délivrer vos frères et soeurs, vous devrez parvenir à accomplir certaines tâches dans certains tableaux de jeu, et pour cela vous pourrez entrer à l’intérieure des poupées russes de la taille immédiatement supérieure à vous et en utiliser leur pouvoir. S’il s’agit d’une poupée de taille encore supérieure, il faudra dénicher la poupée intermédiaire avant de pouvoir contrôler la poupée supérieure.

Nombre de matriochkas auront chacune un pouvoir spécifique, que ce soit celle de faire tourner la tête des hommes pour la blonde, celle d’émettre des pets toxiques faisant fuir le public mondain, ou encore de multiples métiers donnant accès à certaines compétences. Ce sera seulement avec la combinaison intelligente des différents pouvoirs/professions en s’imbriquant dans diverses matriochkas aux pouvoirs complémentaires qu’il sera possible de mener notre petit héros au travers des diverses situations rencontrées.

Si ces petites énigmes ne sont pas d’une difficulté très relevée, et que la trame principale du jeu n’en sera qu’assez court au final, il y aura également la possibilité de trouver des solutions alternatives (les défis) pour obtenir le résultat escompté, ce qui donnera accès à certaines récompenses et prolongera grandement la durée de vie du jeu. Autrement dit, le joueur aura intérêt à prendre son temps, et essayer de trouver les quelques solutions possibles pour débloquer les bonus, afin de prolonger un peu le plaisir de jeu pour atteindre une petite dizaine d’heures maximum.

Au final, Stacking est une excellente surprise, un de ces trop rares petit jeu de casse-tête atypique innovant, avec son caractère propre, intéressant et agréable à jouer. On appréciera l’originalité, le style artistique et visuel des années 20, ainsi que les énigmes à solution multiples. On regrettera un peu le scénario niais et sa durée de vie réduite, mais pour la modique somme de 13,99 €, c’est vraiment un petit jeu à essayer.

 

Stacking / Double Fine Production / 2012

Notes

Graphismes / sons : 4/5

Interface : 4/5

Scénario : 2/5

Jouabilité (fun) : 5/5